04/11/2013

Chronique de jurisprudence de droit de la propriété intellectuelle (mai à août 2013)

Ma nouvelle chronique de jurisprudence de droit de la propriété intellectuelle vient de paraître à la Gazette du Palais !

Je vous propose quelques « coups de projecteur » sur la jurisprudence française et européenne en la matière, pour éclairer la période de quatre mois allant de mai à août 2013.

Deux décisions venues d’ailleurs s’y ajoutent : l’une porte sur la question de la brevetabilité des gènes humains (Cour suprême des États-Unis) ; l’autre constitue la suite de l’affaire Interflora, qui concerne le service AdWords de Google, après l’arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne (Haute Cour de justice, Angleterre et pays de Galle).

Voici le plan de cette chronique d'automne :


I. Propriété littéraire et artistique 

L’action en contrefaçon de droits voisins se prescrit, au civil, dans un délai de cinq ans (ou 10 selon la loi ancienne applicable en l’espèce). La solution est transposable à l’action en contrefaçon de droits d’auteur.
Le tribunal de grande instance de Paris est devenu plus sévère en matière de preuve de l’originalité. En l’espèce, il déboute l’auteure d’un guide du tarot qui agissait en contrefaçon à la suite de la reproduction de nombreuses pages de son livre intitulé « Les arcanes majeurs » sur des sites internet. Selon les juges, celle-ci n’a pas démontré que son œuvre est originale.

II. Brevets

La Cour de cassation se prononce enfin sur la question : le juste prix doit être évalué au jour où l’employeur exerce son droit d’attribution. Mais elle ajoute que des éléments postérieurs à cette date peuvent être pris en compte pour confirmer l’appréciation des perspectives de développement de l’invention.

III. Marques

La CJUE assouplit encore la notion d’usage sérieux qui permet de conserver la marque. Ainsi, l’usage d’une marque semi-figurative permet d’éviter la déchéance d’une marque figurative, à condition que celle-ci garde un rôle distinctif autonome. Par ailleurs, si la marque est utilisée en couleur, il est pertinent de tenir compte de cette couleur dans l’appréciation globale du risque de confusion ou du profit indu, et cela même si la marque a été enregistrée en noir et blanc.

L’usage du terme Fuckbook pour l’exploitation d’un site internet de rencontres libertines porte atteinte à la marque renommée Facebook.

IV. Internet (questions transversales)

Sur les plateformes de partage de vidéos, de nombreux contenus sont retirés par l’hébergeur sur demande des ayants droit, mais réapparaissent après quelques mois. Pour autant, l’hébergeur n’est pas soumis à une obligation anti-réapparition (stay down) et le juge n’a pas le pouvoir d’ordonner une mesure de filtrage générale. En revanche, les ayants droit doivent collaborer au marquage numérique des vidéos.

V. Dans le monde

C’est la suite de l’affaire Interflora, qui concerne le service AdWords de Google. Après l’arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne, le juge anglais statue sur l’achat par Marks & Spencer de mots-clés correspondant à la marque Interflora. Il conclut que Marks & Spencer, l’annonceur, est en l’espèce coupable de contrefaçon de la marque.
Selon la Cour suprême des États-Unis, une molécule « isolée » de l’ADN humain n’est pas brevetable, car elle est un produit de la nature. En revanche, l’ADN de synthèse est brevetable, parce qu’il n’est pas un produit de la nature.
La Gazette du Palais aime le droit de la propriété intellectuelle !
(image de Fanatic Studio)


 À lire à la Gazette du Palais !



    Références de la chronique : Laure Marino, "Chronique de jurisprudence de droit de la propriété intellectuelle" (15 janv. 2013 - 15 mai 2013) : Gazette du Palais, 18 juillet 2013, n° 199, p. 7 et s.



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